Énergie grise dans le domaine de la construction : définition

La fabrication et l’utilisation des matériaux de construction d’un bâtiment produisent naturellement de l’énergie grise. Cette énergie prend en compte tout le cycle de vie des matériaux utilisés. Ce cycle commence par l’extraction des matières premières et s’arrête lors de la destruction du bâtiment. Il comprend le stockage des matières, leur transformation, leur mise en œuvre, leur transport et également leur recyclage.

Qu’est-ce que l’énergie grise d’un bâtiment ?

L’énergie grise est celle consommée durant le cycle de vie d’un produit. En France, l’énergie grise est exprimée en kWh. Elle peut également être exprimée en joules. Dans le domaine de la construction immobilière, elle prend en compte la fabrication de tous les matériaux tels que le bois, l’aluminium, le verre, etc.

Cycle de vie des matériaux avant la construction d’une maison

Bois, laine de verre ou terre, tous les matériaux ont un cycle de vie. Celui-ci commence dès leur extraction ou leur production. Leur transformation et leur conditionnement interviennent ensuite, ainsi que leur stockage. Leur transport, souvent énergivore, est également pris en compte dans cette donnée.

Énergie grise et cycle de vie des bâtiments

L’énergie grise n’est pas prise en compte dans la consommation énergétique (électricité, gaz) d’un bâtiment. Pourtant, le bilan écologique ou empreinte écologique d’une maison est directement impacté par cette énergie. Elle est souvent dite « cachée ». Certains produits recyclables peuvent être réutilisés et réduire ainsi l’indice d’énergie grise d’un bâtiment.

Lire aussi :  Qu'est-ce qu'un bâtiment à énergie positive ?

La réparation, la transformation ou le remplacement de matériaux implique la génération d’une énergie grise. Une brique en terre cuite vit différemment par rapport à un parpaing, par exemple. Il en va de même pour les matériaux d’une façade (enduit, bois, bardage, etc.). La laine de verre intervenant en isolation doit parfois être refaite. Ce remplacement influence directement l’indice d’énergie grise des bâtiments. Un produit renouvelable (bois, lin, argile, etc.) impacte favorablement le bilan de l’énergie grise consommée.

Indice d’énergie grise selon les matériaux et leur impact

Aujourd’hui, en France, nous disposons de nombreuses données classant l’énergie grise de chaque matériau. Il est ainsi possible de mettre en œuvre des stratégies visant à en réduire la production.

Classement des produits selon leur énergie grise

Un matériau renouvelable issu d’une production locale dispose naturellement d’un indice plus bas qu’un matériau transformé loin de son lieu d’utilisation. Ce type de matériaux, nécessitant peu de transformations, est donc une solution limitant l’énergie grise.

Naturellement certains produits ont un faible bilan, tandis que d’autres sont plus énergivores.

  • Le bois a un indice situé entre 0,1 à 0,6 MWh /m³, contre 90 MWh /m³ pour l’acier ou 190 MWh /m³ pour l’aluminium.
  • Un enduit en terre crue présente un faible indice (30 kWh /m³) par rapport à un enduit synthétique (3 300 kWh /m³).
  • Le béton poreux a un indice six fois inférieur à celui d’une brique en terre cuite perforée : 200 kWh /m³ contre 1 200 kWh /m³.
  • Pour l’isolation thermique, les fibres de lin ont un plus faible indice (30 kWh /m³) que des panneaux en fibres de bois (1 400 kWh /m³).
Lire aussi :  Énergie primaire : définition et exemples de sources

Impact écologique de l’énergie grise

L’énergie grise est une donnée de plus en plus prise en compte dans les bilans écologiques. Néanmoins, cette énergie consommée n’apparaît pas lors de la réalisation du bilan énergétique d’un bâtiment. Elle a longtemps été jugée comme faible par rapport à l’énergie opérationnelle. Cette dernière représente l’énergie nécessaire au fonctionnement du chauffage, de la climatisation ou encore de l’éclairage. La réduction de l’énergie grise est désormais une piste plus fréquemment explorée par les constructeurs.

Ic construction et impact carbone des matériaux ou équipements

La RE2020 oblige à comptabiliser l’impact carbone de tous les matériaux utilisés pour la construction d’un bâtiment. Il en va de même pour les équipements et composés nécessaires durant la durée des travaux. L’énergie grise intervient donc dans ce calcul. L’Ic construction doit être inférieur ou égal à l’Ic construction max moyen. Les seuils de tolérance vont diminuer progressivement dès 2022 avec un objectif de – 35 % en 2031 par rapport au niveau de référence actuel.

Longtemps cachée, l’énergie grise est désormais prise en compte pour la construction de bâtiments neufs. Ce changement va modifier profondément la manière de construire les maisons en France. Il est également le signe d’une prise de conscience globale : derrière chaque geste du quotidien se cachent des énergies grises. Elles représentent donc autant de sources d’économie d’énergie à portée de main.

Leave a reply